100 jours (ou plus si affinités) avec Homère

Débutée le 1er novembre 2021, cette lecture commune de l’Iliade et l’Odyssée devait nous permettre de découvrir ces œuvres incontournables d’Homère (même si le débat est entier quant à la paternité de ces récits) en 100 jours.


L'Iliade c'est tout d'abord le récit de la guerre de Troie
« Il m'est difficile de montrer tout cela comme si j'étais un dieu », écrit Homère. Et pourtant. Voici le texte fondateur de toute la poésie épique occidentale et, plus encore, de toute littérature qui se veut poésie. Le récit transcende son sujet même : l'affrontement des Troyens et des Achéens, menés par les héros Hector et Achille, sous la tutelle des dieux. C'est qu'il exprime l'essence des passions humaines (la colère, la jalousie, l'envie), des conflits, de l'amitié, de l'héroïsme. C'est qu'il dit, de manière universelle, la peur et le courage face à la mort.

L'Odyssée c'est ensuite le retour d'Achille chez lui
« Vous avez le choix : Ulysse ou le Cyclope. Vous choisissez Ulysse. Au péril de votre vie, après dix années de combats, vous avez pris la ville de Troie. C'est votre surnom : "preneur de Troie". Sur le chemin du retour, vous avez perdu nombre de vos compagnons. Les uns, le Cyclope les a engloutis. Les autres se sont noyés. Ils ont mangé les Vaches du Soleil, en dépit de vos recommandations. Ils ont goûté à des fruits étranges qui procuraient l'oubli. Ils ont fait l'expérience de vivre en cochons. Mais vous, Ulysse, vous avez dû lutter. Vous avez percé l'œil du Cyclope, le fils de Poséidon. Vous n'aviez pas le choix. De là vient l'acharnement de Poséidon à vous nuire. Pauvre Ulysse, incapable de profiter de l'immortalité toute proche que Calypso vous offre sur un plateau en or. Courage, les déesses vous protègent, et la terre n'est plus très loin ! Vous aurez bientôt l'âge de Télémaque, celui d'Ulysse, puis celui de Laërte : déjà vous savez que votre vie s'est jouée quelque part entre Troie et Ithaque. »

Et le pari est réussi !

Déjà, partons de la base. Avant ces lectures (et tout ce qui les a accompagnées) ma connaissance de l’histoire de l’Iliade et l’Odyssée se résumait à : « il y a eu la guerre de Troie avec un cheval », « il y a Ulysse, qui bat pas mal de monde », « Achille a un talon fragile » et « Pénélope fait de la tapisserie… » (je ne savais même pas qu’elle détricotait chaque soir tellement je ne reliais pas son histoire au reste). Mais alors les situer dans les récits, dans le temps ou les uns avec les autres ce n’était même pas la peine de l’envisager.

Et depuis 100 jours (ok… j’ai peut-être mis 1 an à lire les 2 finalement hum hum) je me rends compte à quel point la culture et mythologie grecques sont partout ! Dans la littérature, dans Kaamelott, dans les expressions de tous les jours, dans les médias, les podcasts, les séries actuelles et même dans ma PAL. Sauf que n’ayant pas les réf’ je ne les voyais pas ces fameuses références.

Alors au départ, je me suis lancée un peu naïvement dans cette lecture je dois avouer. Je n’avais pas peur du tout alors quand j’ai vu et lu les inquiétudes chez mes collègues de LC, je me suis dit que j’ignorais peut-être même le niveau requis pour lire ces livres ! Il faut dire qu’ayant l’Iliade dans ma PAL en version « lycée » je pensais que c’était accessible. HAHAHAHA ! mais quelle bonne blague.

Heureusement le rythme d’un chant tous les deux jours étaient parfait. Mais, après les 2 premiers chants, j’ai senti que j’allais avoir besoin d’aide pour mieux comprendre. Beaucoup de métaphores, beaucoup de répétitions, des présentations de personnages longues comme le bras qui font qu’on ne sait même plus de qui on parle à la fin, un rythme lent, très lent… On sent que c’était fait pour la transmission orale à l’origine je trouve. Chaque chant ou rapsodie est très poétique (même si les us et coutumes ont un peu changé. Je me vois mal parlé des « yeux de génisse » de ma voisine pour la complimenter et je n’évoque même pas la place des femmes, qui sont ni plus ni moins qu’une monnaie d’échange dans ce conflit) mais ça freine la compréhension et le rythme de lecture en pâtit un peu.

J’ai donc complété mes lectures avec des compléments, toujours en essayant de suivre ma progression (pour ne pas m’auto spoiler). Parmi les compléments, voici quelques uns de ceux auxquels j’ai fait appel :

Et comme je n’avais pas l’Odyssée en version lycée mais en version abrégée (heureusement !) j’ai fait ma peureuse et suis restée sur cette petite version simplifiée. mais j’ai mis plus de temps à lire 200 pages compréhensibles que tous les chants de l’Iliade. Cherchez pas la logique dans cette histoire.

Bilan : je suis réellement heureuse d’avoir relevé ce défi et surtout de voir les nouvelles lectures qu’il m’ouvre. A commencer par La trahison des dieux de Marion Zimmer Bradley que j’avais dans ma PAL et qui raconte la guerre de Troie du point de vue de ces personnages féminins. Ayant adoré la saga du Cycle d’Avalon, la version féminine de la légende du roi Arthur, par cette même autrice, je pense que je vais passer un très bon moment.

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